De bonnes recherches sont essentielles pour exorciser la peur institutionnalisée des hormones féminines et mieux traiter les femmes.
Même si de plus en plus de médecins québécois prescrivent l’hormonothérapie féminine pour traiter les symptômes de ménopause, la peur des hormones demeure omniprésente.
De plus, l’aspect préventif de l’hormonothérapie féminine fait l’objet d’une grande confusion. En voici un exemple:
La confusion vient surtout du fait que l’on confond les différents types d’hormonothérapie féminine, que l’on prescrit l’hormonothérapie n’importe comment, et que l’on ne reconnaît pas à sa juste valeur toute l’importance des hormones féminines pour la santé des femmes, peu importe leur âge.
En effet, de multiples études ont montré que les hormones féminines sont essentielles, entre autres, à une bonne santé cardiovasculaire, endocrinienne, osseuse et cérébrale.
À la préménopause, les taux de progestérone puis d’estradiol s’abaissent progressivement et de façon importante de telle sorte qu’à la ménopause, les femmes ont généralement des taux d’estradiol et de progestérone inférieurs à ceux des hommes. Vers l’âge de 65 ans, les femmes ont environ 5 fois moins d’estradiol que les hommes.
Plusieurs femmes souffrent actuellement de problèmes de santé graves (p. ex. : fractures ostéoporotiques, maladies cardiaques, dépression réfractaire…) dont la cause primaire est le déficit en hormones féminines. Selon moi, une utilisation judicieuse de l’hormonothérapie féminine bioidentique jouerait un rôle de premier plan dans la prévention et le traitement de nombreux problèmes en santé des femmes.
Il s’agit d’une importante question de santé publique. Si la santé des femmes nous tient vraiment à cœur, nous devons agir collectivement en encourageant la recherche sur les hormones sexuelles.
La recherche médicale est au cœur des activités du Centre ménopause-andropause Outaouais. La Dre Sylvie Demers a élaboré trois grands projets de recherche, dont le premier projet qui nécessite un financement substantiel. Selon le financement disponible, d’autres projets pourront s’ajouter.
Tous les projets permettront de mieux comprendre le rôle des hormones sexuelles en santé humaine, et ainsi, de mieux utiliser l’hormonothérapie féminine et masculine en santé humaine.
Le projet Gaby a pour principal objectif de vérifier, chez des femmes ménopausées et utérectomisées (sans utérus), les effets de la prise d’hormones féminines bioidentiques sur la santé cardiovasculaire, endocrinienne, osseuse et cérébrale en fonction des taux sériques d’estradiol, de progestérone et de testostérone obtenus par hormonothérapie.
Le projet Gaby se veut une étude randomisée, à double insu et contre placebo qui comprendrait un groupe contrôle et dix groupes de femmes traitées avec différents régimes hormonaux.
Le but est d’en arriver à connaître les taux sériques des hormones sexuelles qui permettent d’optimaliser leurs bienfaits multisystémiques et d’en minimiser les risques.
De façon plus précise, nous :
Le projet A a pour principal objectif de vérifier si l’efficacité des inhibiteurs de l’aromatase, utilisés dans la prévention d’une récidive de cancer du sein, est due à un effet anti-estrogènes ou au contraire, à un effet proestrogènes. Ceci est primordial pour mieux comprendre le rôle des estrogènes dans les seins.
Ce projet permettra également d’étudier l’effet des inhibiteurs de l’aromatase sur les précurseurs des estrogènes (tels la DHEA, l’androstenedione et la testostérone).
Ces résultats serviront de base à l’élaboration de protocoles de recherche innovateurs qui pourront permettre d’en arriver à de meilleurs traitements – tant curatifs que préventifs - dans le cancer du sein.
N.B. Dre Demers est présentement (mars 2016) à l'écriture d'un article scientifique sur le sujet. Lors de la publication de l'article, vous en serez avisés sous l'onglet "Nouvelles".
Le projet B a pour principal objectif d’étudier les effets de substances vedettes en santé sur les systèmes cardiovasculaire, endocrinien, cérébral et osseux, et leurs influences sur les taux des hormones sexuelles et leurs précurseurs.