La préménopause est due à une diminution de production des hormones féminines par les ovaires vieillissants. À la ménopause, la diminution de production est telle qu'il y a un arrêt des saignements utérins pendant une période consécutive de 12 mois.
L'âge moyen de la ménopause chez les Québécoises est de 51 1/2 ans. La préménopause est la période s'étalant habituellement de 2 à 8 ans avant la ménopause.
Les deux principales hormones ovariennes sont l'estradiol-17β et la progestérone. À la préménopause, le premier déficit de production est souvent un déficit en progestérone. Éventuellement, et de manière plus ou moins chaotique, va s'installer un déficit en progestérone et en estradiol-17β.
Les principaux signes et symptômes de la préménopause ou de la ménopause sont : irritabilité, fatigue, insomnie, douleurs musculaires, douleurs articulaires, bouffées de chaleur, symptômes dépressifs, symptômes anxieux, troubles digestifs, palpitations cardiaques, problèmes urinaires, chute de la libido, sécheresse vaginale, ostéoporose, augmentation du mauvais cholestérol et des triglycérides, prise de poids, perte de cheveux, ect. Des irrégularités menstruelles, des saignements abondants et une augmentation du syndrome prémenstruel sont aussi observés à la préménopause.
L'hormonothérapie féminine constitue le traitement le plus efficace pour traiter les signes et les symptômes de la préménopause ou de la ménopause. Cela est logique puisque l'hormonothérapie en traite la cause! Je privilégie nettement l'hormonothérapie féminine bioidentique, et ce, à des doses adéquates.
L'hormonothérapie féminine bioidentique est composée de l'estradiol-17β transdermique et de la progestérone. L'appellation "féminine" fait référence aux deux principales hormones produites par les ovaires (estradiol-17β et progestérone) tandis que l'appellation "bioidentique" veut dire "identique à ce que le corps humain produit".
Par conséquent, le traitement avec l'hormonothérapie féminine bioidentique consiste à redonner aux femmes les mêmes hormones que leurs ovaires ne produisent plus, ou qu'ils ne produisent plus en quantité suffisante, et ce, dans un but de bien-être et de santé.
Je privilégie les hormones bioidentiques mises en marché par les compagnies pharmaceutiques, pour des questions d'efficacité, de qualité et de sécurité. Ces hormones sont fabriquées à partir d'analogues stérols présents dans la fève de soya.
L'aspect préventif de l'utilisation de l'hormonothérapie féminine bioidentique (p. ex.: prévention de l'ostéoporose, des maladies cardiovasculaires et de la maladie d'Alzheimer) est ma plus grande préoccupation. Les données scientifiques suggèrent qu'il faut débuter l'hormonothérapie féminine précocement pour profiter de ses multiples avantages.
De nombreuses recherches scientifiques mettent en évidence de façon non équivoque des différences importantes entre l'hormonothérapie non bioidentique et celle bioidentique. Il est étonnant que ces différences ne soient presque jamais médiatisées. Cette ignorance est la cause d'une désolante et choquante confusion.
En juillet 2002, suite à la publication des résultats du premier volet de l'étude WHI (Women's Health Initiative), plusieurs femmes ont cessé leur hormonothérapie. Dans cette étude, les hormones utilisées - les ECE (estrogènes conjugués équins) et l'AMP (acétate de médroxyprogestérone) - sont fort différentes des hormones produites par les ovaires. En effet, les deux principales hormones ovariennes sont l'estradiol-17β et la progestérone.
À ce stade, je tiens à souligner que peu de gens sont au courant des réelles conclusions que l'on peut tirer de l'étude WHI. Le seul risque trouvé statistiquement significatif dans l'étude WHI est une augmentation du risque thromboembolique veineux. Cette augmentation du risque est due à la nature étrangère des hormones utilisées (ECE et AMP), et au fait que les estrogènes ont été donnés par voie orale. (D'ailleurs, les contraceptifs oraux font aussi augmenter le risque thromboembolique veineux.) Le deuxième point à retenir est que les risques augmentés (statistiquement non significatifs) de maladies coronariennes et de cancer du sein ne sont pas associées aux ECE mais uniquement à l'AMP. L'AMP est une substance artificielle, c'est-à-dire qui n'existe pas dans la nature. Selon moi, il faut bannir l'AMP de l'hormonothérapie féminine - l'AMP n'est pas de la progestérone et il peut même avoir un effet anti-progestérone en dehors de l'utérus. Le troisième point à retenir est que chez les femmes ayant débuté l'hormonothérapie avant l'âge de 60 ans (ECE avec ou sans AMP), les chercheurs ont observé une diminution statistiquement significative de la mortalité. Finalement, le quatrième point à retenir est que les bienfaits de l'hormonothérapie dans l'étude WHI sont attribuables aux estrogènes. Les bienfaits des estrogènes (observés dans l'étude WHI) incluent une prévention de l'ostéoporose ainsi qu'une diminution des risques de maladies coronariennes, de cancer colorectal et de cancer du sein. À mon sens, il est tellement important de rétablir la réputation des estrogènes.
De façon intéressante, les évidences scientifiques veulent que les hormones féminines bioidentiques (estradiol-17β transdermique et progestérone) à dose d'hormonothérapie, en plus de leurs inestimables bienfaits, ne présentent pas les risques associés aux ECE et à l'AMP.
Les ECE ne sont pas de l'estradiol-17β
Les ECE (p. ex. : Premarin®) contiennent plusieurs composés estrogéniques différents extraits de l'urine de jument gravide et qui sont donnés par voie orale. Dans les ECE, environ la moitié des estrogènes sont sous forme de sulfate d'estrone.
Les ECE peuvent faire augmenter les taux de triglycérides, de protéine C réactive et de certains facteurs de coagulation. Ces augmentations sont associées, entre autres, à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires et thromboemboliques.
L'estradiol-17β transdermique (gel et timbre) à des doses physiologiques ne produit pas ces effets négatifs. De plus, elle peut même faire diminuer les taux de triglycérides et de protéine C réactive.
L'AMP n'est pas de la progestérone
L'AMP (p. ex.: Provera®) est une progestine pouvant avoir des effets néfastes pour la santé cardiovasculaire et cérébrale. L'AMP fait aussi probablement augmenter le risque de cancer du sein et possiblement d'autres types de cancer.
Au contraire, les évidences scientifiques veulent que la progestérone exerce un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires, les maladies cérébrales et même le cancer du sein (et possiblement d'autres types de cancer).
Au Centre, nous observons qu'environ 25 % des femmes ménopausées qui débutent l'hormonothérapie féminine bioidentique de manière continue auront un saignement dans les semaines ou les mois qui suivent le début de la prise d'hormonothérapie.
Ceci est souvent dû à une période d'adaptation où votre corps doit s'ajuster à de nouveaux taux d'hormones féminines.
Que dois-je faire?
1- Faire d'abord un bilan sanguin afin de revoir Dre Demers pour qu'elle ajuste le dosage et fasse l'investigation appropriée . Par contre,si vous venez de débuter l'hormonothérapie, vous pouvez généralement attendre de faire votre prise de sang lors du bilan prévu 3 à 4 mois post-début .
2- Puis:
Si vos saignements sont plus abondants qu'une menstruation normale, cessez vos hormones jusqu'à cessation de vos saignement et reprendre par la suite votre hormonothérapie avec un dosage plus faible d'estradiol-17β (et la même dose de Prometrium). Consultez un médecin en présence d'une hémorragie ou de saignements persistants.
Si, avec votre dosage diminué d'estradiol-17β (gel ou timbre), vous éprouvez des symptômes de ménopause, vous pouvez augmenter graduellement votre dosage d'estradiol-17β jusqu'à l'obtention d'un soulagement adéquat de vos symptômes.
Vérifier également si vous prenez correctement vos deux hormones.
Non. Par contre, deux points importants sont à savoir.
Il est d'une grande importance que vous sachiez que les effets secondaires graves rapportés dans les dépliants informatifs proviennent des résultats observés dans l'étude WHI. Je rappelle que dans cette étude, ce ne sont pas des hormones bioidentiques qui ont été utilisées, mais des ECE (estrogènes conjugués équins) et de l'AMP (acétate de médroxyprogestérone). De plus, ces hormones ont été données à des femmes d'âge moyen de 63 ans, ce qui ne correspond pas à la réalité clinique où, dans la majorité des cas, les femmes qui commencent l'hormonothérapie sont au début de leur ménopause. Une analyse détaillée de cette étude fait l'objet du chapitre 2 de mon livre Hormones au féminin : Repensez votre santé.
Quels sont les effets secondaires réels des hormones féminines bioidentiques?
Les principaux effets secondaires d'un taux élevé d'estradiol-17β sont : douleurs aux seins, ballonnement, sensation de fébrilité (pouvant mème causer de l'insomnie), palpitations cardiaques, céphalées, lourdeur dans les jambes et saignements utérins.
Quant au Prometrium, ses principaux effets secondaires sont : nausées, étourdissements et fatigue. Un taux de progestérone élevé peut également causé de la douleur aux seins (de manière un peu simpliste: un taux d'estradiol élevé rend particulièrement les mamelons sensibles, tandis qu'un taux de progestérone élevé donne une sensibilité plus profonde dans les seins) et de la douleur dans les jambes.
Ses effets secondaires sont généralement attribuables à la période d'ajustement en début d'utilisation (ces effets peuvent être temporaires dus à un taux plus élevé des récepteurs des estrogènes ou de la progestérone); ou encore à des taux hormonaux non adéquats ou non équilibrés, d'où la grande importance des dosages hormonaux.
En réalité, l'hormonothérapie féminine bioidentique (estradiol-17β transdermique et progestérone), à doses adéquates et équilibrées, comportent plusieurs bienfaits inestimables pour le bien-être et la santé des femmes.
La Société des obstétriciens et des gynécologues du Canada recommande de cesser l'hormonothérapie féminine après cinq ans d'utilisation et de ne la reprendre que si les symptômes persistent. Selon l'Association des obstétriciens et gynécologues du Québec (guide envoyé aux médecins en septembre 2009), l'hormonothérapie peut être un excellent deuxième choix dans le traitement de l'ostéoporose, et ce, sans limite de temps absolue.
La recommandation de cesser l'hormonothérapie féminine après cinq ans d'utilisation provient principalement des résultats du premier volet de l'étude WHI. Je vous encourage à nouveau à lire le chapitre 2 du livre Hormones au féminin : Repensez votre santé, car c'est l'interprétation de cette étude qui a créé un état de panique.
Peu de gens sont au courant du deuxième volet de cette même étude ainsi que des réanalyses du premier volet de l'étude qui apportent un éclairage différent et beaucoup plus rassurant.
Pour ce qui est du risque de cancer du sein, je vous invite également à lire le chapitre 7 du livre Hormones au féminin : Repensez votre santé car on associe - à tort - le risque de cancer du sein à un taux élevé d'estrogènes. Vous constaterez que non seulement les estrogènes n'ont pas été démontrés cancérigènes, mais que le risque de cancer du sein n'est nullement associé à un taux sanguin plus élevé d'estradiol. Au contraire, ce sont le déficit en estradiol, le déficit en progestérone, l'excès d'insuline, certaines progestines (p.ex. : l'AMP), l'excès d'alcool et le manque d'exercice qui sont associés à une augmentation du risque de cancer de sein.
Mon opinion est la suivante...
Pour les femmes qui se sentent bien, je n'ai pas d'arguments scientifiques et logiques pouvant justifier l'arrêt de l'utilisation de l'estradiol-17β transdermique (gel ou timbre) et de la progestérone (Prometrium), et ce, lorsque prescrites à doses adéquates.
Au contraire, je connais de nombreuses raisons d'encourager les femmes à continuer leur hormonothérapie. En effet, les évidences veulent que l'utilisation judicieuse de l'hormonothérapie féminine bioidentique exerce des bienfaits multiples. Par exemple, chez les femmes ayant débuté précocement, l'hormonothérapie féminine bioidentique exerce un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires, l'ostéoporose et la maladie d'Alzheimer.
Saviez-vous que...
Les maladies cardiovasculaires sont responsables de la grande majorité des décès chez les femmes. Près d'une femme sur deux va décéder d'une maladie cardiovasculaire.Dans Hormones au féminin : Repensez votre santé, vous trouverez à la page 113 (et aussi à la page 114 dans l'édition de 2008), la liste des hormones féminines bioidentiques disponibles au Québec. Au chapitre 13, j'explique comment prescrire l'hormonothérapie féminine bioidentique avec art et science. Demandez à votre médecin de famille s'il veut vous prescrire ces hormones. De plus en plus de médecins sont maintenant informés.
L'expertise que Dre Demers a développée concerne particulièrement les dosages hormonaux. Un des buts principaux fixés par Dre Demers est la recherche des dosages hormonaux qui optimisent les multiples bienfaits des hormones féminines pour le bien-être et la santé des femmes.
Dans l'onglet "Formation médicale", vous pourrez obtenir le nom des médecins et de professionnels de la santé (et leur lieu de pratique) ayant reçu la formation de Dre Demers. Cette liste est à jour.
Les hormones féminines bioidentiques sont considérées comme des médicaments d'exception par la RAMQ.
Pour que l'estradiol-17β transdermique soit couverte par la RAMQ, la patiente doit présenter une ou des contre-indications aux estrogènes par voie orale, ou bien que ces derniers soient inefficaces. Quant à la progestérone, il faut deux conditions : la patiente doit avoir un utérus, et elle doit aussi présenter une intolérance importante à l'AMP.
Des démarches ont eu lieu (mais sans succès pour l'instant) pour que l'hormonothérapie bioidentique soit couverte pour toutes les femmes. Pour plus d'informations, consulter l'onglet Dre Sylvie Demers - Centre ménopause-andropause Outaouais. Mais il ne faut pas lâcher! La science et le bon sens est de notre côté...
L'andropause se définit comme un syndrome clinique associé à une baisse du taux de testostérone chez l'homme. La testostérone chez l'homme, est en grande majorité produite par les testicules (~ 95 %) et dans une moindre mesure par les surrénales (~ 4 à 5 %).
Avec l'âge, il y a généralement une baisse significative de la production de testostérone par les testicules. Selon l'étude américaine MMAS ( Male Massachussetts Aging Study ), publiée en 2002, de 40 à 65 % des hommes âgés de 40 à 70 ans ont un taux de testostérone suffisamment bas pour éprouver des symptômes tels que : baisse du désir, trouble de l'érection, irritabilité, tristesse, fatigue excessive et perte de plaisir.
La testostérone est une hormone exerçant de multiples fonctions. La testostérone agit, entre autres, dans le cerveau, les muscles, les os, les vaisseaux sanguins, le tissu adipeux, les globules rouges et la prostate. La testostérone est aussi nécessaire à la libido, à la fonction érectile et à l'éjaculation normale.
Le traitement spécifique de l'andropause consiste à donner de la testostérone, afin que l'homme retrouve un taux physiologique de testostérone qui permet de corriger ou d'améliorer ses symptômes.
Les voies que je privilégie pour l'administration de la testostérone sont la voie orale (capsule) et la voie transdermique (gel).
Selon les données scientifiques actuelles, l'hormonothérapie masculine à dosage adéquat est bien tolérée, ne serait pas hépatotoxique et ne provoquerait pas de comportement agressif. Les craintes que ce traitement favorise l'apparition d'un cancer de la prostate ne sont actuellement pas justifiées. De plus, l'administration de la testostérone bioidentique semble avoir des effets bénéfiques sur les systèmes cardiovasculaire et cérébral, en plus des effets positifs reconnus sur les muscles, les graisses, les os et la fonction sexuelle.
En tant que clinicienne-chercheure en andropause et en ménopause, la Dre Demers a pour objectif que les hommes et les femmes puissent bénéficier des connaissances médicales actuelles afin de les mettre au service de leur santé et de leur mieux-être global.
Pour des réponses à d’autres questions :